lundi 25 avril 2011

Comment peut-on annoncer la foi, le message évangélique, aux jeunes couples qui se préparent au mariage ?

(au Conseil Presbytéral du diocèse de Bordeaux, le 26 Avril 2011)

Tels sont les termes de la question qu’il m’a été demandé de traiter ce matin ? J’en ai accepté les termes mais en y travaillant, j’ai transformé la question, comme on le verra… Je pense que ce n’est pas abusif…

En bonne théologie le mariage est une réalité naturelle que la foi et le baptême des conjoints élèvent au rang de sacrement, de signe mystérieux de l’amour de Dieu pour l’humanité, du Christ pour l’Eglise.

Pour ce qui est de la réalité naturelle, une conseillère conjugale en traitera, m’a-t-on dit. Voyons aujourd’hui comment un dialogue de foi peut être vécu aujourd’hui entre l’Église (et ses ministres ordonnés que nous sommes avec nos collaborateurs laïcs) et ceux qui, ici et dans les circonstances actuelles, se préparent à y célébrer le mariage.

Un dialogue de foi, dis-je. Est-ce différent de ‘l’annonce de la foi, du message évangélique’, comme cela m’était demandé ? C’est une transformation de la question, certes, j’en conviens. Mais, comme je l’ai dit, c’est ce qui m’est apparu, en préparant ce topo, tant de ma pratique que de la pratique de l’Église. Je pense, par exemple, au discours de Paul VI en clôture du Concile Vatican II où il dit que l’Église s’exprime ‘dans le style de la conversation ordinaire’ (32ème paragraphe).

Car nous n’annonçons pas l’Évangile comme un paquet de vérités à faire croire, comme une idéologie à laquelle il faudrait que nous fassions adhérer sans que cela ne change rien à la façon dont nous comprenons en retour cet Évangile. Nous nous épuiserions vite si nous pensions que nous n’avons rien à recevoir de ceux à qui nous annonçons l’Évangile. Et devant le peu de succès visible de l’entreprise, avouons-le, nous tournerions vite à l’amertume, au découragement, comme je le vois d’ailleurs au devenir de certains de nos confrères.

Dans un premier temps voyons la situation, au moins telle que je la vois comme ‘pasteur ordinaire’, curé d’une de nos paroisses… (Car dans mon Secteur Pastoral il n’ya qu’une seule Paroisse !) Dans un deuxième temps nous verrons ce que cela implique comme attitude tant dans l’annonce de notre foi que dans la transformation de la façon dont nous comprenons cette foi et en vivons. Dans un troisième temps nous verrons ce que nous en tirons comme conséquence à Talence.

I La situation telle que je la vois…

Depuis un quart de siècle et plus que je suis prêtre, je puis attester une lente mais puissante évolution de la disposition d’esprit des fiancés que je prépare au mariage en collaboration avec des laïcs. Il y a un quart de siècle bien des fiancés étaient ambivalents dans leurs motivations. Ils se sentaient appelés à un geste que pourtant ils trouvaient ringard. Néanmoins ils étaient fascinés par lui. Ils se sentaient l’objet d’une pression sociale et pourtant, au bout du compte ils y consentaient.

Aujourd’hui ils se présentent habités par une aventure intérieure mystérieuse, cherchant des mots, une grammaire pour en saisir le sens, l’accueillir, y consentir, l’amplifier. Oui ! On passe vraiment de la posture d’héritiers plus ou moins vindicatifs par rapport à leur héritage à la posture d’inventeurs d’un trésor, de découvreurs d’un mystère caché, de défricheurs d’une aventure fascinante…

Cette posture nouvelle nous permet d’accueillir sans complaisance certes, mais surtout sans lamentation, les multiples pauvretés, misères, blessures provoquées par notre société sans repère issue de la formidable mutation de la fin du siècle dernier. Oui ! Nos fiancés sont, pour la plupart, ignares sur le pan catéchétique. Oui ! Ils n’en sont pas, pour beaucoup à la découverte de la vie affective et sexuelle. Oui ! Ils sont marqués par la précarité familiale et professionnelle dans laquelle se débat notre société. Oui ! La constance, la persévérance dans l’engagement religieux leur paraît soupçonnable tant ils ont peur du phénomène de secte, de clan, d’enfermement. Mais ils ont soif et demandent un accueil vrai et profond. Ils tâtonnent mais beaucoup cherchent… Ils demandent que leur liberté soit respectée. Mais ils devinent et expérimentent, dans la démarche même de leur mariage, que cette liberté ne peut se déployer que dans un engagement radical respectant l’unicité de chacun…

Sur un autre plan, c’est avec ceux qui ne peuvent pas se marier, car divorcés, que nous apprenons cette posture d’inventeurs, de découvreurs, de défricheurs qui nous permet, non sans tâtonnements, de chercher comment, aussi, vivre avec justesse et vérité, une vie chrétienne alors qu’on est confronté à l’échec conjugal, aux blessures affectives et sexuelles. Là aussi c’est un long et douloureux chemin que de passer d’une posture vindicative d’un ‘droit à communier’ quand on est divorcé-remarié civilement, à la posture d’un accueil inventif de soi-même et de l’amour inconditionnel de Dieu alors qu’on est en situation de ne pas pouvoir être le signe public de Sa fidélité sans faille.

Nous sommes donc, tous, pasteurs et peuple, à devoir découvrir à nouveaux frais, les merveilles de l’amour humain dans un monde confus et blessant pour les personnes. Cela nous demande une attitude spirituelle d’humilité et d’audace.

II Une attitude d’humilité et d’audace

Oui notre époque est fascinante pour qui en comprend les enjeux. Je me laisse aller à penser, parfois, qu’il y aurait un parallèle entre ce qui est advenu au Peuple de la Première Alliance et ce qui advient à l’Église en Occident.

Pour le Peuple d’Israël, après que la foi dans le Seigneur ait été (non certes sans défaillances multiples) le ciment avoué et publiquement proclamé du royaume de David et de Salomon puis des royaumes d’Israël et de Juda, le Seigneur a reconduit son Peuple au désert lors de l’exil à Babylone. Mais c’était pour lui parler au cœur et lui faire redécouvrir son amour comme autrefois dans la phase d’errance dans le désert du Sinaï, préparant ainsi la venue du Seigneur Jésus, Parole définitive de son Amour.

Ainsi peut-être aujourd’hui, sur les décombres de la chrétienté, l’Église, en Occident, est-elle invitée, dans un exil de sa gloire sociale passée, à redécouvrir les fondamentaux de sa vocation, pour préparer la seconde venue en gloire du Christ, comme Il le voudra, quand Il le voudra…

Cela demande humilité et audace pour redécouvrir la joie merveilleuse d’être choisis, sans mérite aucun, pour être les prophètes du Seigneur.

L’humilité

Que nous soyons contraints à la modestie dans la promotion du mariage, c’est évident ! Jamais nous ne parviendrons, ou du moins pas avant longtemps, à ce que le mariage soit, à nouveau, la voie sociale hégémonique de l’union de l’homme et de la femme qu’elle était il y a cinquante ans. Bien sûr le Seigneur est bien libre de faire les miracles qu’il veut. Mais ce serait vraiment un miracle !

Nous ne pouvons, au mieux, qu’accueillir de notre mieux ceux dont l’amour est tel et la proximité avec l’Eglise telle, qu’ils demandent que cet amour soit ‘comme consacré’ dans le mariage chrétien. Mais des pans entiers de la société, hier touchés par l’Eglise, sont aujourd’hui hors de portée de sa voix… Mais ils ne sont pas hors de la vue et du cœur de nos fiancés qui se perçoivent dès lors comme originaux, quelque peu militants dans un monde anomique.

Mais la modestie ce n’est pas encore l’humilité… L’humilité c’est de consentir, et non pas se résigner, à la petitesse, la fragilité, la précarité de ce que l’on est parce qu’on sait que le Seigneur passe de préférence par notre petitesse et nos difficultés… Car pour accueillir des chercheurs tâtonnants de Dieu, il faut soi-même être chercheur tâtonnant de Dieu… C’est d’abord cette attitude spirituelle que requièrent plus ou moins consciemment les fiancés qui s’adressent à nous.

Une anecdote, ici pour me faire comprendre. J’étais étudiant, quelque part au début des années 1970, et nous étions une quinzaine réunis autour de Marcel Légaut, philosophe chrétien décédé depuis en 1990 à l’âge de 90 ans. L’orateur parlait de l’insondable, insaisissable mystère de Dieu. Un de mes compagnons, vivement agacé par ce discours, interrompt l’orateur et s’écrie : « Mais enfin depuis deux mille ans on devrait savoir qui est Dieu ! » La réponse de Marcel Légaut a été cinglante et m’a marqué à vie : « Monsieur, pour parler ainsi il faut que vous soyez athée ! »

Tel est ce que nous devons bien comprendre si nous voulons rencontrer les chercheurs tâtonnants de Dieu que sont nos fiancés. Et ce qui est vrai de Dieu Lui-même est vrai de tout ce qui en est l’épiphanie, la manifestation, comme, par exemple, la prière et l’amour humain. Un jour je prêchais une retraite à des religieuses très âgées. Quand j’ai dit que nous étions tous des débutants dans la prière, une des religieuses, octogénaire ou nonagénaire, s’est écriée : « Ca s’est bien vrai ! ». Je m’étais fait comprendre. J’espère que je me fais comprendre ce matin…

Nous sommes tous des débutants en amour humain, quelles que soient le nombre de nos années de mariage ou de célibat consacré. Rencontrer un homme et une femme qui nous parlent de leur amour, si blessé ou si bancal soit-il, c’est assister à la création du monde, au surgissement permanent du Seigneur.

L’audace

Alors n’aurions-nous rien à annoncer ? Serions-nous condamner à l’admiration béate et muette des merveilles de Dieu en tout amour humain, si bancal soit-il… Or tout amour humain, avant la Parousie du moins, sera toujours plus ou moins bancal.

C’est ici qu’il faut distinguer la foi par laquelle on croit (fides qua credimus) de la foi que l’on croit (fides quae creditur).

La foi par laquelle on croit est la vertu de foi, la force, l’élan du cœur par lequel on se tourne vers Dieu. La foi que l’on croit est le contenu de la foi, le credo proclamé le dimanche à la messe…

On est sauvé par la vertu de foi, pas par la connaissance du contenu de la foi. Même si la connaissance du contenu de la foi est d’un grand secours, (si elle bien ajustée) pour le déploiement de la vertu de foi. On peut savoir par cœur le Catéchisme de l’Église Catholique et être sec comme une trique quant à la vertu de foi ! Mais la connaissance du Catéchisme peut, si elle bien ajustée être, d’un grand secours pour la vertu de foi.

Qui peut dire que nos fiancés n’ont pas la foi par laquelle on croit, la vertu de foi ? Qui a un thermomètre à foi ? On peut faire passer un examen de catéchisme. On ne peut pas sonder les reins et les cœurs…

Nos fiancés se marient à l’Église à une époque où la pression sociale pour ce faire est nulle, voire négative. Qu’est-ce-qui les pousse ? Certes ils sont souvent fort peu catéchisés. Mais précisément c’est autre chose… Même si nous devons, avec délicatesse, susciter en eux le désir d’être catéchisés…

Car la foi que l’on croit peut aussi être, à cause du péché, un obstacle à la foi par laquelle on croit, à la vertu de foi. Le centurion romain de Lc 7, ce colonel de l’armée d’occupation qui n’avait certainement pas fait sa Bar Mitsva, s’est fait dire par Jésus que celui-ci n’avait jamais vu une foi telle que la sienne en Israël. Or il en savait sans doute moins sur la Torah que les Docteurs de la Loi qui, eux, n’ont pas reconnu le Christ !

Bien sûr nous, nous sommes catéchisés (enfin nous sommes censés l’être car le théologien patenté que je suis frémis parfoiss de certaines âneries théologiques proférées dans notre bon clergé ! Mais je ne m’en indigne pas car je dois aussi dire des âneries théologiques sans le savoir !). Catéchisés donc, nous savons bien que le mariage est le seul cadre qui respecte pleinement et permet de déployer pleinement l’amour humain dans toute sa dignité. Mais c’est là une science de connaissance doctrinale qui laisse entiers le chantier et la tâche de la conversion spirituelle permanente de tout amour humain à ce que dit de lui la doctrine du mariage…

Car c’est précisément la conversion permanente que nous avons à faire, nous autres hommes de religion socialement reconnus. Voir, contempler, comment l’Évangile, que nous croyons connaître, s’incarne de façon toujours nouvelle, inédite, en chaque chercheur de Dieu. Et être avide de ce que cela nous apprend d’inédit, d’unique, de surprenant sur Dieu. Si bien que vouloir évangéliser pour nous c’est vouloir découvrir au contact de ceux que nous voulons évangéliser ce que nous ne connaissons pas encore de Dieu…

C’est pourquoi seule l’humilité est audacieuse. Si je suis un chercheur tâtonnant de Dieu, un chercheur tâtonnant en amour humain, je peux accueillir, écouter, former, exhorter à la conversion tout chercheur de Dieu, tout amour humain… Mais si je crois savoir ce qu’est Dieu, ce qu’est l’amour humain, je serai inéluctablement péremptoire, blessant avec ceux qui me parleront de Dieu, qui me parleront de leur amour humain.

Bien sûr la conversion spirituelle d’un amour humain en l’amour du Christ qui se donne radicalement et sans retour à l’Eglise, son épouse, cette conversion a vocation à s’inscrire dans l’institution sacramentelle du mariage. Mais la conversion institutionnelle, socialement visible, ne garantit rien quant à la conversion spirituelle. En d’autres termes, si on s’aime on est appelé à se marier. Mais se marier ne garantit pas qu’on s’aime !

Prophètes de Dieu apprenant Lui-même à aimer

Jésus lui-même a appris… ce qu’il était !

Dans cette ‘docte ignorance’ de ce qu’est Dieu et ses épiphanies, comme la prière ou l’amour humain, nous sommes les prophètes du Dieu de Jésus-Christ qui, s’incarnant, apprend lui-même à aimer. C’est l’enseignement prodigieux de l’Épître aux Hébreux : « Tout Fils qu’il était [le Christ] appris par ses souffrances l’obéissance et, conduit jusqu’à son propre accomplissement, il devint pour tous ceux qui lui obéissent cause du salut éternel » (Hb 5 8-9)

Ces versets, attribués à saint Paul, affirment que le Christ a appris quelque chose. Ils ont plongé dans la perplexité bien des théologiens qui professaient que le Christ, étant Dieu, était omniscient, c’est-à-dire qu’Il savait tout et n’avait donc rien à apprendre ! Tentation permanente du docétisme, c'est-à-dire de cette hérésie qui dit que Dieu en Christ a fait mine d’être un homme, a paru être un homme (doceo, docere : je parais) mais n’a pas vraiment été un homme, avec tout ce que cela implique non seulement comme capacité mais aussi comme nécessité d’apprendre.

Saint Thomas d’Aquin s’en sort en distinguant le savoir de science que le Christ avait parfaitement et le savoir d’expérience qu’il a dû acquérir comme tout le monde.

Prenons un exemple. Si un ami proche de nous est en phase terminale de sa vie, nous savons de science qu’il va mourir. Pourtant quand il meurt nous sommes bouleversés et nous pleurons. Nous avons alors à apprendre de savoir d’expérience qu’il est mort. Nous avons à apprendre à vivre sans lui et à développer un autre type de présence à lui.

Eh bien Jésus a appris de savoir d’expérience ce que l’Epître aux Hébreux appelle ‘l’obéissance’.

Et, comme Lui, nous en sommes à devoir apprendre de savoir d’expérience ce qu’est le mariage, quand bien même nous savons de science doctrinale ce qu’est ce mariage ! Et cela l’expérience de chaque couple nous l’apprend.

Cet apprentissage réciproque entre ceux qui s’engagent dans une expérience et demandent l’accompagnement de l’Église et l’Église qui sait, mais de science, et ne sait jamais totalement d’expérience, c’est ce que nous essayons de vivre à Talence.

III Une expérience

À Talence nous avons inauguré récemment une nouvelle façon de faire, et nous allons continuer…

Jusqu’ici nous proposions seulement le classique week-end sur les quatre piliers : liberté, fidélité, fécondité, indissolubilité. Pendant ce week-end je fais un exposé magistral sur la dimension religieuse du mariage surtout à base historique : comment la polygamie, en Israël, a progressivement fait place à la monogamie, parallèlement au passage du polythéisme au monothéisme ; comment ce passage est toujours en question aujourd’hui. C’est magistral, c’est utile et insuffisant. Les fiancés sont de niveau culturel très différent et je ne me fais guère d’illusion sur la fécondité d’un tel exercice… Mais ça ne me paraît pas inutile… ni aux couples laïcs mariés qui abordent les ‘4 piliers’.

Cette équipe de préparation a pensé bon de proposer depuis deux ans une soirée complémentaire de première annonce de l’Évangile, pas du tout magistrale cette fois-ci. Nous prenons la fiche 0 du parcours ‘Matins d’Évangile’ pour catéchumènes adultes. Après une pédagogie permettant à chacun de dire ‘qu’est-ce-que croire ?’ pour lui, nous lisons l’Évangile des disciples d’Emmaüs.

La pédagogie est très impliquante. Certains fiancés font état d’une curiosité spirituelle très personnelle. D’autres restent sur la réserve… Mais c’est fortement régénérant, rafraichissant pour les chrétiens habituels, sachant, ou croyant savoir, tellement ce que c’est que croire, connaissant, ou croyant connaître, tellement cette page d’Évangile que leur regard, leur cœur en sont amortis !

Nous invitons à écrire une prière personnelle. Nous finissons par un temps de prière commune. Et nous invitons ceux qui le veulent à rejoindre le groupe de catéchuménat pour adultes… sans succès pour le moment !

L’an prochain nous prévoyons six ‘dimanches autrement’ où parallèlement à la catéchèse des enfants sera proposée une catéchèse des adultes, avant tout parents d’enfants catéchisés, mais aussi jeunes récemment mariés.

Je ne me fais pas d’illusion sur les résultats visibles d’une telle proposition… Mais je cherche à créer un climat, une ambiance, une attitude chez les ‘pratiquants du dimanche’ attitude accueillante à la fraîcheur, à l’inédit de ceux qui, pour la première fois pour beaucoup, rentrent dans cette façon d’être originale qu’est l’Église.

Alors nous percevrons petit à petit qu’il y a plus de joie à lancer le filet qu’à le relever plein ou vide… Et nous comprendrons que sil est plein c’est bien mais c’est par surcroît par rapport à notre plus grande joie qui est de le lancer. Car c’est Jésus qui nous le demande (Lc 5).

P. Arnaud de VAUJUAS

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