jeudi 10 février 2011

Lire, en groupe,
l’Encyclique ‘Caritas in Veritate’
à l’aide du ‘guide de lecture’ de Jean-Yves Calvez1

(au ‘Chantier’ Solidarité le 11 Janvier 2011)

Il ne s’agit pas ici de faire une conférence sur l’Encyclique ‘Caritas in Veritate’ du 29 Juin 2009. Il s’agit de proposer une méthode pour lire, en groupe, cette Encyclique dans le cadre de la ‘Dynamique Missionnaire’ de notre diocèse de Bordeaux.

Comme beaucoup d’écrits de Benoit XVI, ce texte est limpide et subtil à la fois. La lecture continue risque d’être vite décourageante. C’est pourquoi divers ‘guides de lecture’ ont été proposés. Les responsables du ‘Chantier’ Solidarité on choisi le guide de Jean-Yves CALVEZ, sj. Je me propose de voir comment, à l’aide de cet ouvrage, animer des groupes dans les divers Secteurs et Ensembles pastoraux, Services et Mouvements de notre Diocèse.

« Tout ce qui est simple est faux, tout ce qui n’est pas simple est inutilisable »2 selon Paul VALERY. Je propose, pour chaque chapitre, de procéder en trois temps :
- dégager quelques idées forces par chapitre (ou portion de chapitre pour le chapitre 5)

- lire des paragraphes de l’Encyclique où ces idées sont développées. Il ne s’agit pas de faire un commentaire de ce texte, mais d’entrer en contact avec lui.

- s’interroger pour voir ce qui, dans notre pensée, dans la pensée de notre entourage, puis dans la pensée dominante de notre temps, consonne ou au contraire résiste à ces idées forces.

Pour les deux premiers temps le ‘Guide de lecture’ de Jean-Yves CALVEZ est précieux. Avec un surligneur coloré on peut dégager une ou plusieurs idées forces par chapitre (souvent les intertitres), puis lire les extraits proposés par l’auteur. Pour le troisième temps, le questionnaire en trois temps que je propose (et que je répète ici) doit permettre un échange :

- Qu’est-ce-qui, en moi, consonne et résiste aux idées forces ici développées ?

- id , dans mon entourage, id ?

- id , dans les idées dominantes de notre temps, id ?

Chaque animateur de groupe de lecture peut alors rédiger une ‘fiche de lecture’ avant chaque réunion. Il y a une introduction, six chapitres et une conclusion. Le chapitre 5, qui traite de plusieurs sujets peut être vu en plusieurs fois. De quoi alimenter un groupe mensuel jusqu’à la Saint-André 2011 !

Comme on habite mieux le travail que l’on fait soi-même que celui qui est fait par autrui il est souhaitable que chaque animateur de groupe fasse cette ‘fiche de lecture’. Néanmoins je propose le fruit de cette méthode telle que je l’applique.

I Un plan possible

Introduction : Deux idées forces :
Amour et Vérité
L’homme comme vocation

Amour et Vérité : extrait de &1 page 10

L’homme comme ‘vocation’ : extraits de &3 et &6 page 11

Questionnaire ci-dessus

Chapitre 1 : Quatre idées forces :
La ‘Doctrine sociale’
Le développement authentique
La dimension religieuse dans le développement authentique
Le danger des messianismes de substitution

La Doctrine sociale : extrait de &2 page 13

Le développement authentique : extrait de &8 page 14

La dimension religieuse … : extrait de &12 page 16

Le danger des messianismes… : extrait de &14 page 17

Questionnaire ci-dessus

Chapitre 2 Cinq idées forces :
Les ‘plaies’ du moment
La ‘mondialisation’
Mais où est la sagesse ?
Le sens de l’économie et ses fins
De nouvelles fractures

Les ‘plaies’ du moment : extraits de &21 et &22 pages 22-23

La ‘mondialisation’ : extrait de &25 page 25

Mais où est la sagesse ? : extrait de &30 page 27

Le sens de l’économie et ses fins : extrait de &32 page 28

De nouvelles fractures : extrait de &33 page 28

Questionnaire ci-dessus

Chapitre 3 Quatre idées forces :
Le don
Le marché
Vers la mutation de l’Etat ?
Mondialisation et crise

Le don : extraits de &34 page 32

Le marché : extraits de &36 pages 33-34

Vers la mutation de l’Etat ? : extraits de &41 pages 37-38

Mondialisation et crise : extrait de &42 page 40

Questionnaire ci-dessus

Chapitre 4 : Trois idées forces :
La solidarité
L’éthique en économie
L’environnement

La solidarité : extrait de &44 page 44

L’éthique en économie : extrait de &45 page 46

L’environnement : extraits de &48-50-51 pages 47-49

Questionnaire ci-dessus

Chapitre 5 : Six idées forces
Isolement et développement
Religion(s) et raison
L’aide au développement et à l’éducation
Coopération internationale et migrations
Finance internationale
Réformer l’ONU

Ce chapitre peut être parcouru en deux séances

Isolement et développement : extraits de &53-54 pages 52-53

Religion(s) et raison : extraits de &55-56 pages 54-56

L’aide au développement et à l’éducation : extraits de &58 et 61 pages 56-58

Coopération internationale et migrations : extrait de &62 page 59

La finance internationale : extrait de &65 page 60

Réformer l’ONU : extrait de &67 page 63

Questionnaire ci-dessus

Chapitre 6 :Quatre idées forces
Technique et liberté
Les médias
La bioéthique
Le bien-être émotionnel

Technique et liberté : extraits de &68-69-70-71 pages 66-68

Les médias : extrait de &73 page 69

La bioéthique : extraits de 74-75 pages 70-71

Le bien-être émotionnel : extraits de 76-77 pages 72-73

Questionnaire ci-dessus

Conclusion : Une idée force :
Sans Dieu où va-t-on ?

Sans Dieu où va-t-on ? extrait de 78 page 75

II Avec quelle disposition d’esprit s’engager dans cette lecture de l’Encyclique ?

a) On peut comprendre… à son niveau…

On peut agir… à son niveau…

Le propre des « messianismes de substitution » selon Benoît XVI, des « idéologies » selon Paul VI dans Octagesimo Adveniens, c’est que les questions politiques, économiques et sociales sont très complexes et que seuls des experts (idéologie libérale), des conscientisés (idéologie marxiste) y comprennent quelque chose. La masse doit faire confiance aux experts ou aux conscientisés. C’est le TINA de Margaret Thatcher (‘There is no alternative’).

Or tout le monde, mais à son niveau, peut y comprendre quelque chose et agir en conséquence, modestement certes mais en ‘communion’, en synergie avec d’autres et trouver goût ainsi à l’action politique et sociale…

b)… car l’essentiel est spirituel.

Il y a un combat spirituel, et un seul, qui me traverse, traverse l’Eglise et traverse le monde. Qui traverse ce qui me plaît et ce qui m’irrite en moi, dans l’Eglise et dans le monde. Le propre des « messianismes de substitution » c’est de frontaliser, d’externaliser le mal en me mettant et en mettant les gens de mon ‘parti’ dans le camp du bien et mes ‘adversaires’ dans le camp du mal. C’est le pharisaïsme !

Il y a donc unité de vie entre mon travail de conversion personnelle, mon action dans l’Eglise et mon action dans le monde. Le combat spirituel se joue à trois, l’Esprit saint, l’esprit du monde (qui tous deux travaillent et moi et l’Eglise et le monde) et moi qui reste libre d’opter pour l’un ou pour l’autre.

Or le fruit de l’Esprit se discerne dans le ton du discours et de l’action selon Ga 5 22 c’est ‘l’amour, la paix, la joie, la patience, etc.’. Certes ‘Heureux les doux’ (Mt 5), cela ne veut pas dire heureux les mous. Mais cela signale l’ouverture permanente du cœur à un combat dans lequel nous sommes immergés, dont nous sommes les arbitres mais où nous ne vainquons que dans l’humilité et l’aptitude permanente à nous convertir, à nous remettre en cause.

Pour Benoît XVI le ‘fil rouge’ de ce combat spirituel c’est ‘l’amour’
- qui inclut et dépasse la ‘justice’,
- qui dynamise la recherche de la vérité
- qui s’exprime dans ‘l’étonnante expérience du don’ (CIV &34).

c) Il y a plus de joie à se battre
que dans les résultats de ce combat

Comme le combat spirituel est permanent et jamais gagné (jusqu’à la Parousie exclusivement !) le résultat de mon action politique sera toujours précaire et difficile à discerner. Mais il y a plus de joie à lancer le filet qu’à le relever plein ou vide… (Lc 5).

Formons le vœu que ce parcours initie le désir de lire toute l’Encyclique

Arnaud de VAUJUAS
le 11 Janvier 2011

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